Blogtrip Provence Prestige et My Provence
Connaissez-vous le salon Provence Prestige ? Ce grand événement a lieu chaque année en novembre à Arles, regroupe sur 4 jours, plus de 150 exposants, tous originaires de Provence, pour valoriser et présenter l'art de vivre dans notre région.
Pour sa 22ème édition, l'équipe de Provence Prestige et celle de My Provence a proposé à des blogueurs locaux de visiter, en amont du salon, des artisans présents du 24 au 28 novembre à Arles. Vous êtes prêt ? Alors c'est parti pour une visite d'ateliers marseillais avec les copines blogueuses Corinne de Ma cigale est fantastique et Ashley de Curious Provence, ainsi que Julie de l'équipe My Provence !
Nous nous sommes retrouvées dans le quartier typique du panier à Marseille, tout près de la Vieille Charité pour y rencontrer Eliane Muniglia et son mari Denis, créateurs des santons Arterra.
C'est d'abord par passion et passe-temps qu'Eliane crée ses premiers santons. Ils plaisent tellement à leurs proches que ces derniers leur en commandent, une première fois puis une seconde. L'idée de créer des santons germe alors dans l'esprit du couple. Ils se lancent en 1996.
N'étant pas nés d'une famille de santonniers, ces anciens informaticiens de chez Apple, apprennent toutes les étapes et techniques traditionnelles de ces petits personnages, entièrement fabriqués à la main.
Il leur faudra 2 ans avant de proposer à la vente leurs premiers modèles, avec un pari audacieux : proposer une gamme toute nouvelle de santons et arlésiennes dans des tons de blanc, beige et or. Pari réussi, leurs personnages plaisent et trouvent tout à fait leur place dans nos crèches provençales.
Entièrement fabriqués dans leur atelier marseillais (à quelques rues de la boutique), les santons Arterra sont un petit peuple en mouvement. En effet, une des caractéristiques principales de leurs santons, est de ne pas être figé. Je m'explique !
Revenons à la base du santon : l'argile. Pour fabriquer un personnage, le santonnier prélève dans le pain d'argile, une certaine quantité de matière qui sera ensuite estampée dans un moule. Il faut parfois plusieurs pressages pour obtenir un santon complet car pour certains modèles, les bras et accessoires sont moulés à part et assemblés ensuite.
A sa sortie du moule, le santon a la bonne empreinte mais il est un peu brut, il faut enlever le surplus d'argile et le nettoyer un peu. A cette étape, l'argile fraîche est encore un peu molle. Afin de lui donner l'expression désirée, le santonnier va pouvoir le modifier, l'incliner … utilisant ainsi les propriétés élastiques de l'argile, pour ne pas le rendre droit et un peu coincé, contrairement à l'expression typiquement provençal "être figé comme un santon". Cela leur donne un caractère vraiment unique.
Il sèche ensuite à l'air libre, avant d'être cuit au four, à une température de 1000 degrés.
Dernière étape de fabrication, le santon est décoré à la main. La richesse des détails est aussi un des points forts des santons d'Arterra. Il faut jusqu'à 7h de décoration pour certains modèles, comme la Lavandière, qui tient son chapeau, avec sa robe fleuri dans le vent.
Chaque année, les santons d'Arterra propose des nouveautés. Eliane s'inspire de tableaux, de scènes de peintures dans des musées, qu'elle aime; Denis les sculpte ensuite.
Ils fabriquent aussi en exclusivité le personnage de Paul Cézanne, commandé spécialement par son arrière petit-fils à Arterra. Mais aussi Van Gogh, Monticelli, et bien entendu tous les petits métiers (pêcheurs, menuisiers …) qui font le succès des santons de Provence.
Les santons Arterra sont autant appréciés dans les crèches de Noël que dans les magasins de décoration. Eliane et Denis ont su donner un œil neuf à cet artisanat provençal, avec un style très personnel et très moderne.
Je suis conquise par ces derniers et j'ajouterais volontiers cette farandole d'Arlésiennes à mes décos de Noël !
L'heure du déjeuner approchant, nous avons quitté Eliane, Denis et leur équipe, pour marcher en direction du Vieux Port et entrer dans l'univers gourmand de Ludovic et Karine Turac.
C'est l'une de plus belles tables de Marseille, aussi bien par son emplacement, donnant directement sur le Vieux Port et ses gréements, face à la Bonne mère, mais surtout par la qualité de mets proposés.
Labellisée Tables 13, Une table au Sud a reçu une étoile au Michelin, faisant de Ludovic, à 27 ans, le plus jeune chef étoilé du célèbre guide.
Ce chef marseillais fait son marché tous les matins et s'est engagé à ne cuisiner que des produits frais, locaux et de saison. Son poisson est choisi avec soin sur le Vieux Port, ses viandes arrivent des Alpes du Sud ; Karine sélectionne des vins locaux, préférant des vignerons moins connus mais authentiques, aux grandes étiquettes.
Nous nous sommes régalées avec un menu autour du poisson. Gourmande que je suis, j'ai dégusté avec plaisir ce repas, tant et si bien, que je n'ai pas pris de photo ! Et oui, ça m'arrive parfois ! Celles-ci ont été prises par le restaurant, merci à eux !
Nous avons dégusté une délicieuse aïoli revisitée, très visuelle et fine. Suivie d'un pavé de Loup sauvage et sa réduction de gardiane de taureau, un mélange Terre et Mer étonnant mais excellent. Et ce dessert absolument fabuleux : la tarte au citron déconstruite. J'ai fondu avec !
L'accueil de l'équipe est à la hauteur du lieu. Tous ont été aux petits soins avec nous. Ludovic nous a gentiment fait visiter sa cuisine en fin de service.
Une belle adresse que je vous conseille, aussi bien pour son emplacement idéal, sa carte très fraîche et son budget tout à fait correct.
Changement total de décor pour digérer tout ça et direction la Savonnerie familiale Le Sérail.
Il faut savoir que jusqu'en 1900, il y avait 197 savonneries à Marseille. Aujourd'hui, il ne reste qu'en 4 qui fabriquent encore la recette traditionnelle en chaudron, du célèbre savon de Marseille.
C'est en 1949 que Mr Boetto, ancien déporté, revient de la guerre et décide de transformer une ferme en savonnerie. C'est aujourd'hui son fils qui gère l'entreprise familiale, perpétuant ainsi le savoir-faire et la tradition du véritable savon de Marseille.
Mais comment fait-on du savon ? Suivez le guide !
Au départ, il y a des huiles ! Principalement des huiles essentielles, toutes végétales, qui sont chauffées dans d'immenses chaudrons avec de la soude caustique. C'est ce qu'on appelle la saponification : cette réaction chimique crée la pâte à savon.
C'est ce que l'on voit en surface du chaudron. En effet, la pâte à savon reste sur le dessus, tandis que la soude tombe au fond de la cuve. Cette dernière est alors évacuée, ne laissant plus que le savon dans le chaudron. C'est le relargage.
Cette pâte à savon va être ensuite raffinée : elle est de nouveau cuite, puis lavée à de nombreuses reprises (comptez 10 à 15 lavages) avec de l'eau salée. Celle-ci traverse entièrement la pâte à savon, entrainant dans le fond de la cuve, toutes les impuretés, morceaux d'olives et acides gras non saponifiés. De nouveau, ces dépôts sont évacués, laissant une pâte lisse et pure dans le chaudron.
Petite anecdote : pour vérifier l'acidité du savon, pas besoin de test de pH chez les marseillais ! Le savon est goûter par le maître savonnier, qui met une petite goutte de savon sur sa langue. Si celle-ci ne pique pas, alors la pâte à savon est prête !
Il faut compter une semaine pour ces premières étapes et un mois complet pour faire un savon.
Notre pâte à savon encore chaude, va être coulée dans de grands bassins où elle va refroidir pendant quelques jours.
Cette dalle de savon va être découpée en gros blocs d'une cinquantaine de kilos, qui sèchera à l'air une semaine supplémentaire.
Ces blocs seront coupés en petits cubes, avant de sécher de nouveau une semaine à l'air libre.
Arrive la dernière étape du moulage, dit estampillage, où les cubes de savon passent à la presse. Une vieille machine d'époque, avec des moules en tulipes, permet le marquage des 6 faces de notre savon. Ça y est, il est prêt, il n'a plus qu'à être utilisé !
Les savons de Marseille de la savonnerie Le Sérail sont sans colorant, biodégradables à 99% et sans glycérine.
La savonnerie propose une gamme des savons parfumés. Pour cela, le savon brut est râpé en paillettes puis parfumé, il est ensuite reconstitué en cube à la presse.
Nous avons été émerveillé par tout ce savoir-faire et ces techniques très artisanales, que ce soit dans la création d'un santon d'argile, ou d'un savon à l'huile d'olive ! J'espère que cela vous aura donné envie d'en voir plus !
Je vous propose de nous rejoindre au salon Provence Prestige et d'ailleurs petit cadeau ! Rendez-vous sur la page facebook du blog pour gagner vos places pour le salon. Pour cela, rien de plus simple : Aimez la page Twinky Lizzy et laissez moi un petit commentaire sous l'article, m'indiquant avec qui vous désirez vous y rendre. J'ai 2*2 places à vous offrir. Elles sont valables pour une journée, du 24 au 28 novembre, le jour de votre choix. Le résultat sera annoncé sur la page facebook dimanche 20 novembre dans la soirée.
Bonne chance !!!
Pour les rencontrer :
- Santons Atterra - 15 rue du petit puits - 13002 Marseille - Tél : 04.91.91.03.31 - Leur site
- Une Table au Sud - 2 quai du port - 13002 Marseille - Tél : 04.91.90.63.53 - Leur site
- Savonnerie le Sérail - 50 boulevard Anatole de la Forge - 13014 Marseille - Tél : 04.91.98.28.25 - Leur site
Crédit photo : Une table au sud et Twinky Lizzy
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