Twinky Lizzy Twinky Lizzy

L'allaitement et moi

 
allaitement-9.jpg

Mon expérience de l’allaitement

Je reprends aujourd’hui cette rubrique Maman et Enfants avec un post très personnel puisque je souhaite partager avec vous mon expérience de l’allaitement. Pour ceux et celles qui me suivent sur les réseaux sociaux, vous savez que j’ai accouché d’une petite fille le 30 mai 2018. 

J'ai écris la 1ère partie de cet article la veille de ma sortie de la maternité. J’y suis restée 7 jours suite à des complications, je n’arrivais pas à dormir ce soir-là alors je vous ai écris. Je n'y ai pas retouché depuis 1 an et demi et j’ai longuement hésité à le poster ici. Avait-il sa place ? Ce sont des amies, jeunes mamans à leur tour, qui m’ont poussé à le publier. Je termine donc maintenant, avec beaucoup d’émotions, cet article pour vous.  

GTP_INSTAMEET2_ifp-18.JPG

Les tous premiers jours d’allaitement

(article écris la veille de ma sortie de la maternité)

Faire le choix de l’allaitement aujourd’hui peut paraître old school ou un peu bobo, mais personnellement, j’y tenais vraiment ! Je n’avais que peu de référence en la matière, je n’ai moi-même pas été allaité et la plupart de mes amies ont choisi l’option biberon pour nourrir leurs enfants, mais j’avais une volonté de fer d’apprendre et surtout de réussir ! 

Même si cette volonté a été mise à rudes épreuves dès les premiers jours. 

L’allaitement a été une sacrée découverte en ce qui me concerne ! Je n’ai pas eu de grands désespoirs à proprement dit, mais des moments de doute, d’incertitude et une immense fatigue !!! Et surtout cette horrible impression de ne faire que ça et qu’en plus, ça ne marchait pas bien.

J’ai en effet accouché d’un bébé version maxi modèle : 4,265 kg au compteur et 51 cm. Alanna a les mensurations d’un bébé d’1 mois et les besoins alimentaires qui vont avec ! 

Même si j’ai rapidement compris les bonnes positions pour allaiter (celles qui ne donnent pas de crevasses par exemple) j’avais beau lui donner et encore lui donner, elle n’était jamais rassasiée ! C’était très dur ! J’ai pourtant eu la montée de lait dès le deuxième jour tellement elle me sollicitait ! Elle tétait quasiment toutes les 1h30, 2 fois par sein, sachant que cela durait en moyenne 45 à 50 mn, vous comprenez rapidement le problème ! A peine le temps d’aller faire pipi !!! 

Tant et si bien que l’on est arrivé à un moment où je ne récupérais pas. J’ai pleuré quand j’ai enfin pu prendre une douche et culpabilisé par la même occasion de m’être octroyée 5mn pour moi ! 

Ça n’était plus vivable ou du moins, pas sur le moyen-court terme ! 

Ce sont les sages-femmes et puéricultrices de la maternité qui m’ont suggéré de lui compléter ses repas. J’ai eu beaucoup de mal avec cette idée ! Ma grosse hantise était qu’elle s’habitue au complément et qu’elle ne veuille plus de mon lait.

J’ai un peu lutté et puis j’ai dû m’y résoudre, par fatigue premièrement … Alanna a été complété avec un biberon de grande distribution que fournit la maternité. Quand je l’ai vu repue de ce petit biberon, dont elle ne prenait que 20 ou 30 ml, en plus de mon lait, et qu’elle dormait si bien ensuite, alors j’ai compris !

Je ne suis pas sadique et je ne comptais pas affamer ma fille. On a donc doucement complété les tétées avec différentes techniques : en première intention au DAL : c’est à dire avec un petit tuyau qui part du biberon et que l’on met dans sa bouche, un peu comme une paille. D’abord accroché au sein, en même temps qu’elle tétait = échec total ! Puis accroché au bout du petit doigt, qu’on lui mettait dans la bouche = seul mon mari a réussi une fois ! Puis finalement on a cédé au biberon avec tétine classique = la bonne formule pour mon bébé, qui le dégommait en quelques minutes !

A ce moment précis, j’ai pensé que l’allaitement maternel était terminé. J’avais eu mes 4 jours et basta, ça s’arrêtait là. C’était triste et très frustrant, mais c’était comme ça ...

Le chéri a donc été acheter les biberons et tétines qu’on voulait [notre choix s’était porté vers MAM, avec des tétines en vitesse 1 car je ne voulais pas qu’elle s’habitue au débit rapide du biberon et abandonne le sein où l’exercice de tétée est plus long et demande plus d’effort] et du lait [on avait choisi la marque Babybio car il est bio, français et j’avais eu de bons retours de mes copines !]

Tout était là, il n’y avait plus qu’à ! Et pourtant je n’arrivais pas à m’y résoudre totalement ... 

C’est une sage-femme (celle qui m’a accouché d’ailleurs) qui m’a suggéré le tire-lait. Je n’étais vraiment pas enthousiaste à cette idée. Je m’en faisais tout un monde de ce truc ! Surtout parce que j’avais très peur de la douleur : pour moi, le tire-lait, ça faisait forcément mal ! Et puis le côté “vache à lait” m’effrayait totalement. 

Et oui car allaiter, c’est douloureux au départ. Surtout si le bébé attrape mal le téton, aïe … Je remercie Marine du blog Samedi Matin d’avoir eu la franchise de m’en parler alors que j’étais encore enceinte, car à part elle, personne ne m’avait prévenu ! Rassurez-vous, après ça passe mais ce pincement du début, il faut pouvoir le supporter. 

Comme j’avais cette réelle envie d’aller au bout des choses, j’ai dit oui pour l’essai. Elle m’a alors amené une jolie machine de la marque Medela, toute jaune. Assez jolie en plus ! 

allaitement-4.jpg

J’ai alors demandé au chéri de sortir, j’avais trop honte qu’il voit ça ! C’est idiot après coup mais il a dû rester enfermé dans la salle de bain 1/2 heure, le temps que je sorte ma 1ère fournée !

Et honnêtement, voilà ce qui a sauvé mon allaitement : c’est ce tire-lait !!! Quotidiennement, je tire 2 biberons de mon lait en plus des tétées. J’essaie d’avoir toujours un jeu de 2 d’avance, cela me rassure. Avec cette machine, je m’installe tranquillement, pendant qu’Alanna se repose, je le mets sur une petite vitesse et je me balade sur les réseaux sociaux en attendant. 

Et finalement avec le tire-lait, c’est beaucoup plus doux qu’avec ma goulue de petite fille !


Depuis Alanna prend toujours mon sein, mais nous terminons par un biberon de mon lait. Ça me permet aussi de contrôler la quantité de lait qu’elle prend, un peu comme avec un biberon au lait en poudre, car au sein, on ne sait jamais vraiment combien ils prennent.


Et le rôle du papa dans tout ça ?

A injuste titre, on a (et j’avais) tendance à penser qu’en allaitant, le papa était mis à l’écart. Ce qui est totalement faux ! 

Mon mari m’a été d’un très grand secours et d’une très grande aide !!! A commencer par le soutien psychologique ! C’est très important, quand on craque, quand on est crevée, d’avoir quelqu’un sur qui compter ! Quelqu’un qui vous encourage, qui ne vous met pas la pression. 

Il a également pris le relai entre les tétées pour le changement de couches, les soins et le bain du bébé, l’endormir ... et c’est tellement précieux ces moment-là !!!

Et comme aujourd’hui je tire mon lait, il participe même en lui donnant régulièrement le biberon ! Un vrai bonheur !

Pour l’histoire de la tétine du biberon, nous avons changé et nous sommes en test de la Calma de Meleda. Elle reproduit au mieux l’effort de succion, identiques aux seins. Pour le moment : Top !

avril-2018-4.jpg

Mes quelques conseils / outils indispensables pour l’allaitement :

Pour les mamans, il faut penser à bien protéger ses seins, c’est primordial dans l’allaitement. Personnellement je les masse quotidiennement et utilise de la lanoline quand j’en ressens le besoin. C’est une crème à base de graisse de mouton, que le bébé peut téter sans risques. Astuce : pensez quand même à bien l’essuyer à la tétée suivante car sinon ça glisse et le bébé a des difficultés à attraper le mamelon. Cela m’est arrivé une fois et mon pauvre bébé a galéré un moment avant que je comprenne d’où venait le problème. 

Il existe pas mal d’autres produits ou crèmes qui peuvent vous aider, attention à bien vérifier la compatibilité avec l’allaitement et le bébé !

Il faut aussi boire beaucoup d’eau (minimum 2 litres par jour), que je complète avec des tisanes d’allaitement et bien manger ! Perso, depuis que j’allaite, j’ai une faim de loup !

Pour me caler confortablement, j’avais acheté un coussin d’allaitement. Il ne me quitte plus et je m’en sers aussi autant pour Alanna que pour moi, pour se reposer. J’ai choisi celui de Red Castle mais idem, il en existe plein d’autres.

En mauvaise élève, je n’ai pas acheté des brassières ou soutien-gorge d’allaitement. C’est peut-être une erreur ! Je ne porte que des soutiens-gorges sans baleine depuis des années, je les ai donc gardé mais il est vrai qu’un sous-vêtement plus adapté serait bien !

Si comme moi vous avez des fuites, du lait qui coule tout seul (bonjour les tee-shirts trempés) sachez qu’il existe des coussinets ou compresses d’allaitement. Ce sont des petits ronds que l’on glisse dans le soutien-gorge afin d’absorber l’excédent de lait. J’ai bien tenté les lavables mais ça a été un échec ! Pas très écolo, je suis sur des coussinets jetables que l’on trouve à prix corrects chez Hema et Carrefour.

Grâce à ce système, Alanna a un rythme régulier d’une tétée toutes les 3-4 heures ! Cela me laisse le temps de m’organiser, de caler mes séances de tire-lait (généralement dans la foulée d’une tétée) et de m’octroyer (tout est relatif) un peu de temps pour moi (= dormir et prendre une douche)

Ce complément au biberon, c’est un peu son petit dessert, là où maman ne peut pas lui donner. Le but étant évidemment de faire sauter à plus ou moins court terme ce complément. 

Voilà, c’était un post un peu différent de d’habitude mais il était important pour moi de partager ça avec vous. Si cela peut aider une maman un jour ou donner envie à d’autres, c’est déjà énorme ! 

Personnellement, je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais l’allaitement est vraiment quelque chose d’extraordinaire ! Le lien avec son enfant est si puissant, le bébé digère mieux (qui a dit coliques ?) et quel bonheur à vivre, même si cela nécessite quelques ajustements. On se comprend mieux elle et moi, et ça n’a fait que renforcer ce lien déjà très fort entre nous ♥️

IMG_2656.jpg

1 an et demi plus tard, où en sommes-nous ?



Le 1er mois, avec le retour à la maison et surtout cet été de canicule, a été difficile. La fatigue, les journées où j’avais l’impression de ne faire que ça car la petite avait soif vu la chaleur, les baisses de régime, ont été mon quotidien, mais à aucun moment, je n’ai regretté d’allaiter ma fille !

Alanna a eu des pics de croissance à certains moments, du coup elle était parfois très demandeuse. Elle a aussi perdu du poids …


Alors que nous avions réussi à arrêter le complément, j’ai dû le reprendre, à la demande des médecins et sage-femmes, dans ces moments-là. J’ai donc réutiliser le tire-lait. 



Mon mari m’a énormément soutenu, surtout quand j’avais des baisses de moral. Il m’a motivé à continuer sans jamais me mettre la pression et a toujours respecté mes choix. Certains soirs de grande fatigue, il m’installait le tire-lait et souvent la nuit, il allait chercher la petite pour me la mettre aux seins. 



Les tétées sont devenus plus courtes : une bonne dizaine de minutes, contre les 35-40 minutes du début. 



Comment j’envisageais la suite ? Jusqu’à quand vais-je allaiter ? 



Je n’avais pas l’intention d’arrêter. Je m’étais “fixée” d’allaiter ma fille jusqu’à ses 6 mois comme le recommande l’OMS et ensuite, on verrait.



Alanna est rentrée à la crèche à ses 3 mois, en septembre 2018, il me fallait passer à un allaitement mixte : mon lait et du lait en poudre.

J’avais très peur de la confusion sein / tétine mais finalement, tant qu’elle mangeait, notre fille a prit autant l’un que l’autre. Ouf ! 


Si la confusion vous fait peur, sachez qu’il existe de nombreuses alternatives pour donner du lait (le vôtre ou en poudre) à votre bébé : la tasse à bec, la tasse Munchkin 360, le DAL …


Avec l’entrée à la crèche et la reprise du travail, j’allaitais Alanna uniquement le matin, le soir et la nuit. Dans la journée, dès que je le pouvais, je tirais mon lait et l’amenais à la crèche le lendemain. J’avais également fait un stock aussi au congélateur, bien précieux dans les moments de speed ou les journées chargées. 


Pour la transition, j’ai acheté un lait relais du lait maternel sur les conseils de ma sage-femme mais il ne faut pas hésiter à demander conseil auprès de son pédiatre ou de son médecin. Dans notre cas, notre fille le digérait très mal, nous avons donc dû changer de type de lait et impeccable depuis ! 

Ce système a parfaitement fonctionné pendant 3 mois. 



C’est vers novembre, quand notre fille a commencé à faire ses nuits et que la tétée de la nuit a sauté (ce qui était bien pour notre sommeil mais moins pour ma production de lait car la tétée de la nuit est la plus productive, c’est celle qui relance a machine du jour suivant) que j’ai commencé à produire moins de lait. Ce moment correspondait aussi à la diversification alimentaire.

Je l’ai rapidement senti et je l’ai surtout remarqué au comportement de notre fille. Elle s’énervait au sein, tirait beaucoup dessus (Aïe !) et le pire, parfois elle pleurait quand je la mettais au sein.



J’ai demandé de l’aide auprès de ma sage-femme qui m’a conseillé de boire beaucoup de tisanes d’allaitement, de mettre ma fille au sein le plus possible, de manger des amandes, j’ai également pris des huiles essentielles de chez Pranarôm pour essayer de relancer la machine.

Tardivement, j’ai eu connaissance du power pumping qui consiste à hyper stimuler les seins avec le tire-lait pour donner au corps l’information de produire plus. Je pense que cela fonctionne très bien mais il faut du temps et cela était incompatible avec mon emploi du temps de travail. 



Alanna a maintenant 18 mois et l’allaitement est terminé. Je ne vous cache pas ma peine. J’ai beaucoup pleuré au départ, je me suis accrochée en essayant de booster ma lactation au maximum et puis face à ses pleurs, son refus, j’ai fini par l’accepter.



Je me console en me disant que c’est un sevrage naturel. Alanna a été allaité uniquement au lait maternel les 3 premiers mois de sa vie puis en mixte [sur 4 “repas” par jour, elle avait 3 biberons de mon lait et un seul biberon de lait en poudre à la crèche] et à 6 mois est arrivée la diversification alimentaire qui a réduit le nombre de biberons encore. 


Ça a été une expérience extraordinaire ! Que j’espère renouveller un jour avec un autre enfant ! 



Je n’ai eu que des gens bienveillants autour de moi, des copines qui m’ont aidé et soutenu quand je n’osais pas allaiter en public à mes débuts, des amies qui m’ont accueilli dans leurs boutiques ou leurs instituts de beauté pour que je puisse me poser et donner le sein tranquillement !

Et bien sûr mon mari, qui m’a écouté, soutenu +++ jusqu’au bout ! II était même plus motivé que moi par moment ! 



Pour répondre à vos questions :


Je vous renvoie vers l’article de ma copine Juliette qui parle très bien également de son expérience de l’allaitement. 

Les sites indispensables pour moi : celui de la Leche League bien sûr, très complet mais peu intuitif et un peu scientifique à mon goût et VanillaMilk site (et bientôt appli) qui répond à vos questions et vous permet de trouver des professionnels et associations mais aussi des lieux pour l’allaitement autour de chez vous !


Pour les mamans aixoises qui souhaitent allaiter, ou qui rencontrent des difficultés pendant l’allaitement, je n’ai qu’un nom à vous donner : celui de Céline Guerrand, c’est LA conseillère en allaitement ! Celle qui a sauvé l’allaitement de plusieurs copines. Je regrette d’avoir eu ses coordonnées trop tardivement pour moi mais cela pourrait peut-être aider une autre maman un jour.


En espérant que cet article, un peu différent des autres, vous a plu et peut-être même aidé 💛



Crédit photo : IFP photographies et Twinky Lizzy

Ces photos m'appartiennent et ne sont pas libres de droits. Merci de ne pas les utiliser sans mon autorisation.

 
Lire la suite